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Quels espaces et acteurs de réconciliation dans une société polarisée et fracturée ?

Une étude de l’Institut Bona fidé pour France Télévisions

Quels espaces et acteurs de réconciliation dans une société polarisée et fracturée ?

 

Les fractures françaises sont depuis de nombreuses années largement documentées, analysées et disséquées. Des livres de Christophe Guilluy à ceux de Jérôme Fourquet, de la publication annuelle du baromètre des Fractures françaises d’Ipsos aux études du Cevipof : la littérature, la documentation et les données sont abondantes pour décrire les divisons qui s’enracinent dans le pays d’un territoire à l’autre, d’un groupe social à l’autre, d’une classe économique à l’autre, d’une appartenance politique à l’autre. France d’en bas contre France d’en haut, « anywhere » mondialisés contre « somewhere » enracinés, ou assignés à résidence, pour reprendre les concepts de l’essayiste britannique David Goodhart, jeunes contre boomers, bobos métropolitains contre périurbains, gouvernés contre gouvernants…etc. Peu importe les termes, les constats sont les mêmes, ceux d’une nation qui se fragmente et d’une République qui se fissure.

Les principaux enseignements du baromètre

 

Fort de ce savoir, le baromètre de la réconciliation, réalisé pour France Télévisions par l’Institut Bona fidé, auprès d’un échantillon représentatif de 1500 personnes âgées de 18 ans et plus, présente une double originalité : d’une part il hiérarchise pour la première fois les différentes divisions entre groupes sociaux dans les représentations des Français, des plus réconciliables aux plus irréductibles ; d’autre part, il s’attache à dessiner des espaces et acteurs de la réconciliation dans une société divisée, et à identifier des axes majoritaires dans l’opinion, dans un système médiatique et politique polarisé. Il révèle trois enseignements majeurs :

  • La fracture élites/peuple est aujourd’hui perçue comme la plus grave, et le politique « national » comme le premier acteur d’empêchement de l’unité.
  • Alors que l’espace national et ses acteurs apparaissent divisant et diviseurs, le seul espace de réconciliation se construit autour du local, d’une sociabilité proche, de partage de micro-événements du quotidien et d’acteurs de proximité.
  • Les électorats sont beaucoup moins polarisés que ne le sont les appareils politiques et les débats militants, dégageant des formes de consensus d’opinion sur une dizaine de mesures, à l’écart des polarisations. Il y a ainsi une forme de large « majorité silencieuse » qui se retrouve à la fois sur une demande de justice sociale et de plus grande fermeté en matière de sécurité. A titre d’exemples, une large majorité de sympathisants de gauche approuvent des mesures sécuritaires quand une large majorité de de sympathisants de droite et du centre sont favorables au rétablissement de l’ISF ou à l’augmentation du SMIC de plus de 10%.

Méthodologie

 

Étude réalisée en ligne par l’Institut Bona fidé pour France Télévisions auprès d’un échantillon de 1500 personnes, représentatif de la population française de 18 ans et plus. Ces personnes ont été interrogées en ligne du 22 au 27 janvier 2025 (questionnaire auto-administré). La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas : sexe, âge, profession de la personne interrogée, après stratification par région et catégorie d’agglomération.

La note d’analyse

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